Les secrets du POMA

Un Funiculaire à Laon
1989 - 2016

   Début 2016, avec Jean-Pierre Bellavoine, nous nous lancions dans le projet qui allait devenir «L’envers de Laon».

   L’idée, initialement, étant de photographier les friches industrielles et tout ce qui représentait le monde du travail laonnois à l’abandon. Combinaison d’urbex (exploration urbaine) et de photographie sociale et militante.

   Nous nous sommes alors rapidement rendu compte que ce type de projet n’était plus réalisable en 2016, que beaucoup de friches avaient disparus, certaines rasées, d’autres réhabilitées et que Laon avait entamé sa mue.

   «L’envers de Laon» prit un nouvelle direction artistique. Les rues de la ville, ses monuments et ses souterrains allaient devenir le nouveau sujet de notre travail.
Pourtant, notre projet initial allait refaire surface sous une forme inatendue, le temps d’un livre. Le Poma de Laon allait fermer et être précipité dans le passé, au coté du tramway, de l’ancienne piscine de Laon, des industries ATAL, des abbatoirs, de la passerelle et tous les lieux qu’on ne peut plus photographier aujourd’hui et qui disparaissent peu à peu des mémoires.

   Sur son lit de mort, nous avons pu immortaliser ce que fût le Poma, lorsque son coeur battait encore pour quelques jours. Ce site vous propose de découvrir la face cachée de ce moyen de transport qui été devenu, avec la cathédrale, l’emblème de notre ville.

L’aventure du Poma

   LAON est la ville préfecture de l’Aisne depuis le 20 Mai 1790. Au XIXe siècle, 9000 habitants vivent sur le plateau de Laon, dans un habitat très dense. A ses pieds s’étendent les faubourgs agricoles et peu peuplés de Vaux, Ardon, Semilly…
Avec la mise en service de la gare ferroviaire en 1857, la ville basse connaît un important développement démographique. La gare de Laon devient rapidement la plus grosse activité industrielle de la ville et ses employés s’installeront massivement dans la « cité des cheminots ».

   Dès 1857, les Laonnois ont à cœur de relier la ville haute (centre administratif) avec la ville basse (nouveau centre économique et démographique) et notamment le quartier de la gare, qui ouvre la ville sur l’ensemble du territoire. Ainsi, les « escaliers de la gare » sont également construits en 1857 afin de créer le chemin le plus court pour accéder au plateau.
A la fin du XIXe siècle, le réseau routier du plateau est saturé, encombré par les voitures et les omnibus hippomobiles. En 1899, s’inspirant de Langres, la ville inaugure son tramway à crémaillère, qui assurera la liaison entre les deux parties de la ville jusqu’en 1971. Quand ce dernier cessa de circuler à cause de sa vétusté, le trafic automobile augmenta sur le plateau au détriment du transport collectif qui s’effondra car inadapté et inconfortable.
Dès lors, la municipalité a cherché à rétablir une liaison adaptée entre la ville basse et la ville haute. Epaulés par le ministère des transports, qui souhaite mettre en place une politique de développement des transports urbains en « site propre » (c’est-à-dire sur un espace réservé à un seul type de transport), la ville et l’Etat signeront une convention le 20 novembre 1980 pour développer le Poma 2000 à Laon. Le tracé reprend en grande partie celui du tramway, dont le viaduc et le tunnel. Le second tracé, prévu vers la cité des cheminots, ne verra jamais le jour.

   Puisqu’il s’agissait d’une expérimentation et que Laon devait devenir la vitrine de ce type de transport, l’Etat finança le projet à hauteur de 84,5% (rapport n°2003-0103-01, conseil général des ponts et chaussées) et assura le suivi de l’opération.

   Au bout de neuf ans de travaux, le 4 février 1989, le mini-métro est mis en service. En 1990, il transporte 867 700 voyageurs et 520 000 voyageurs en 2004. Même si la nostalgie de l’ancien tramway demeure, le Poma 2000 remporte un vrai succès. Avec un départ toutes les deux minutes et demie, la durée de voyage est de trois minutes et demie contre neuf pour le tram. Découvrez sur ce site ce que fût le Poma...